Le 28 mars 2012, les responsables du conseil de quartier Trudaine-Rochechouart, dans le IXe arrondissement, avaient invité Michel Gomez, délégué général de la mission cinéma de la Ville de Paris, et Philippe Pumain, l’architecte chargé de la réhabilitation du Louxor, à venir faire le point sur les travaux et le projet de cinéma.
Philippe Pumain rappelle les grandes lignes du projet architectural et tire le bilan des travaux effectués au cours des derniers mois. Nous renvoyons ici le lecteur à l’article Dernières nouvelles du chantier dans lequel l’architecte détaille le parcours déjà accompli par les équipes travaillant à la réhabilitation du Louxor.
Michel Gomez prend ensuite la parole.
Intervention de Michel Gomez
La Ville a pris à sa charge l’intégralité des travaux de réhabilitation : aucun investisseur privé n’aurait pu assumer la charge de ce projet qui participe aussi à une politique de rénovation urbaine. En revanche, la salle sera exploitée par un exploitant privé, choisi dans le cadre d’une Délégation de service public. Michel Gomez rappelle que la Ville n’a pas vocation à gérer une salle de cinéma, ce type d’intervention n’ayant sa raison d’être qu’en cas de défaillance du secteur privé, ce qui n’est pas le cas à Paris.
La procédure de désignation, qui a fait l’objet d’un vote au Conseil de Paris, est en cours. A la suite de l’appel d’offres, puis de la phase de présélection, un certain nombre de candidats, dont le nombre ne sera pas rendu public, déposeront le 12 avril 2012 leur dossier complet, établi sur la base d’un cahier des charges fixant des objectifs à atteindre. Politique tarifaire, ligne éditoriale mais aussi ancrage local du lieu par des actions multiples, tout cela sera pris en compte. Il est rappelé que c’est l’exploitant privé qui assumera totalement les responsabilités de la gestion et prendra le risque financier. La durée de la délégation de service public est de sept ans.
Les dossiers déposés seront analysés et une phase de concertation sera engagée avec les candidats auxquels on pourra demander de fournir des précisions et explications complémentaires. Le futur exploitant sera désigné en septembre 2012. Il aura ainsi plusieurs mois avant l’ouverture (prévue au printemps 2013) pour prendre en main le cinéma et préparer son travail : il s’agira non seulement de maîtriser les aspects techniques, mais aussi de prendre les contacts avec les établissements scolaires, les autres lieux culturels, les habitants.
En réponse à des questions des participants sur la future programmation, Michel Gomez rappelle que le concept d’Art et Essai a évolué et doit être compris dans un sens large de cinéma de qualité, mais pas « élitiste ». Le label est en effet décerné aussi à des films de cinéastes comme Woody Allen, Almodovar ou Clint Eastwood qui attirent un large public.
Il s’agira d’une salle exemplaire, sur le plan écologique, mais aussi en matière d’accessibilité (personnes à mobilité réduite, malvoyants, déficients auditifs).
Certains participants se demandent si l’environnement du Louxor (accès difficile au métro, encombrement des trottoirs, nuisances diverses) ne va pas constituer un handicap à la réussite du futur cinéma. Une habitante invoque au contraire le pouvoir de la culture de faire évoluer des quartiers : en ce sens, l’ouverture du Louxor peut être un atout majeur ! Une autre participante renchérit : la culture, et aussi la beauté. Pendant plus de vingt ans, nous avons eu sous les yeux un bâtiment abandonné, défiguré. Nous allons voir réapparaître un décor magnifique, un lieu éclairé, fréquenté. On peut espérer que le visage et l’atmosphère du carrefour en seront durablement changés.
Annie Musitelli et Nicole Jacques-Lefèvre ©lesamisdulouxor.fr