En présence de Pablo Agüero
Depuis la réouverture du Louxor, pas une semaine sans avant-première, en présence de réalisateurs, d’acteurs, de scénaristes. Mais le Louxor projettera également en séance spéciale, le 21 octobre à 20 heures, Les Sorcières d’Akelarre, un film qui bénéficie depuis sa sortie sur les écrans en septembre d’une excellente critique et continue d’attirer le public, notamment un public jeune.
La projection aura lieu en présence du réalisateur Pablo Agüero, cinéaste argentin dont c’est le cinquième long-métrage, de sa scénariste Katell Guillou et de Nicole Jacques-Lefèvre, professeure émérite de l’université Paris X Nanterre, mais aussi membre de l’association des Amis du Louxor depuis sa création et fidèle spectatrice du Louxor ! Spécialiste de la littérature du XVIIIe siècle, elle a également publié de nombreux articles et des ouvrages sur l’histoire de la sorcellerie et les textes de démonologie de la fin du Moyen-Âge au XIXe siècle.
Le film a exigé plusieurs années de préparation pendant lesquelles Nicole Jacques-Lefèvre a accompagné le réalisateur Pablo Agüero au cours de ses recherches sur la chasse aux sorcières menée en 1609, à la demande du roi Henri IV, par le juge Pierre de Lancre. Elle a notamment publié une édition critique de l’un de ses ouvrages, le Tableau des mauvais anges et démons, où il relate sa mission au Pays basque.
Le film est naturellement une fiction, mais, s’appuie sur une réalité historique précise : l’histoire se déroule donc au Pays basque, en 1609. Six jeunes femmes sont arrêtées et accusées d’être des sorcières et de participer à des sabbats. Effrayées par le processus judiciaire, et ne comprenant pas d’abord ce dont il est question, elles élaborent peu à peu une stratégie supposée faire durer le procès jusqu’au retour des hommes, partis pêcher à Terre neuve, en offrant au juge des aveux conformes à ses attentes, voire un spectacle reconstituant un sabbat imaginaire, sans pouvoir néanmoins échapper à un destin tragique. En se situant du point de vue des accusées, Pablo Agüero montre le système de domination de la justice, mais aussi la liberté et la force de résistance de jeunes femmes exposées aux fantasmes masculins et à une volonté politique d’éradiquer les spécificités d’un territoire qui n’est pas encore entré dans le processus de centralisation du pouvoir royal.
21 octobre 2021, 20h. Réservation sur le site du Louxor, Paris 10e.