Exposition Égyptomania : la collection Jean-Marcel Humbert

Le président des Amis du Louxor Jean-Marcel Humbert, grand spécialiste de l’égyptomanie, est un collectionneur passionné qui a rassemblé inlassablement depuis cinquante ans un véritable trésor : objets, programmes de spectacles, documents, dont de très nombreuses publicités inspirées de l’Égypte ancienne, etc.
C’est une petite partie de cette extraordinaire collection que le Musée dauphinois de Grenoble présente du 6 novembre 2022 au 27 novembre 2023, dans le cadre du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes : Champollion, la passion de l’Égypte en Isère / 1822-2022, porté par le Département de l’Isère et son musée Champollion à Vif.

Affiche de l’exposition Égyptomania et couverture du catalogue

Il est de fait que l’égyptomanie, si joliment présente au Louxor, passionne de plus en plus les visiteurs de musées, déjà fascinés par l’Égypte antique, et il n’est plus aujourd’hui d’exposition sur ce thème qui ne présente en appendice un secteur l’évoquant. Ainsi, des éléments de cette collection ont-ils été largement présentés dans de grandes expositions internationales.

A gauche : Isis, par Pierre Eugène Émile Hébert, bronze, vers 1880.
A droite : vase canope, manufacture Wedgwood (Stoke-on-Trent, Angleterre), modèle créé au début du XIXe siècle, réédition en biscuit bleu et or, 1997.


Il restait à en faire un sujet central, prolongation et mise à jour de l’exposition Egyptomania présentée au musée du Louvre en 1994. L’approche de cette nouvelle exposition, à la fois ethnographique et beaux-arts, montre le résultat de cette collecte destinée à constituer des ensembles cohérents, et à permettre l’étude d’objets rarement présents dans les musées.

En haut : Série complète des « Trésors des pharaons » d’Elizabeth Arden (États-Unis), créée par le designer Marc Rosen, réalisée au Japon, porcelaine blanche, automne 1982.
En bas : Pendulette-garniture de cheminée de la manufacture de Nimy (Belgique), faïence, vers 1925.

 

A gauche : bouteille à whisky « King Tut » réalisée pour les membres du temple Zembo (Oasis of Harrisburg, Desert of Pennsylvania) par la distillerie Michter’s (Schaefferstown, Pennsylvanie, États-Unis), céramique 1978.
A droite : bouteille à whisky « King Tut », distillerie Michter’s, (Schaefferstown, Pennsylvanie, États-Unis), céramique, 1978


Pourquoi l’égyptomanie ? Quel est le sens nouveau pris par ces objets détournés d’un art millénaire ? Quelles relations ont-ils avec leurs modèles ancestraux et avec les personnes qui se les procurent aujourd’hui pour décorer leur intérieur ?

A gauche : vase aux lutteurs, d’après les décors d’une tombe de Beni Hassan, manufacture Julius Dressler (Podmokly, quartier de Bela, aujourd’hui, République tchèque), céramique, vers 1910.
A droite : paire de vases décorés des dieux Knoum et Amon, « Tutankhamun pattern » par Enoch Boulton, manufacture Carlton Ware (Stoke-on-Trent, Angleterre), porcelaine émaillée, 1923.

Des objets divers et variés venus des quatre coins du monde voisinent avec la littérature, les arts du spectacle, le cinéma, et même des tatouages… L’Égypte autour du monde, c’est à ce périple insolite que nous convient cette exposition et son catalogue.

Figurine en résine reproduisant une scène du film The Curse of the Mummy’s Tomb
(Les maléfices de la momie), de Michael Carreras (1964).

 

Musée dauphinois, 30 rue Maurice-Gignoux, Grenoble
Du 6 novembre 2022 au 27 novembre 2023
Entrée gratuite

Toutes les photos © Denis Vinçon / Musée dauphinois / Département de l’Isère