25 mars-25 mai 2013
Pour célébrer la réouverture du Louxor (inauguration prévue le 17 avril 2013) :
Exposition organisée par Les Amis du Louxor
Commissaire : Jean-Marcel Humbert, égyptologue
Comité d’organisation : Michèle Alfonsi, Marie-France Auzépy, Nicole Jacques-Lefèvre, Annie Musitelli
Scénographie : Philippe Pumain, architecte chargé de la rénovation du Louxor
Mairie du Xe arrondissement, 72 rue du Faubourg Saint-Martin
Horaires : du lundi au vendredi de 8h30 à 17h, jeudi de 8h30 à 19h30, samedi de 9h à 12h30
Entrée libre–
L’exposition, à travers la reproduction de documents inédits très variés (photographies, documents d’archives, programmes…), propose un parcours original, historique et thématique, qui permet de découvrir l’histoire du Louxor et de sa programmation.
Elle fait une place aux œuvres de photographes professionnels et de jeunes créateurs qui se sont passionnés pour la renaissance de ce bâtiment.
Elle retrace comment fut sauvé, puis rénové, ce cinéma de quartier qui fut, en 1921, l’une des premières salles parisiennes à avoir été conçues pour être un cinéma.
Elle s’organise en sept sections thématiques que le visiteur peut découvrir dans l’ordre qui lui convient. Une manière bien agréable de découvrir ou de reprendre contact avec cette « nouvelle » et spectaculaire salle de cinéma.
Le sauvetage du Louxor, seul rescapé des salles du quartier Barbès
Malgré son inscription à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 5 octobre 1981, le Louxor, vendu par Pathé le 30 novembre 1983 à la société Textile Diffusion (Tati), avait été laissé à l’abandon. C’est le combat collectif mené pour le sauver de la ruine qui, conjugué à la volonté politique du Maire de Paris Bertrand Delanoë, aboutit, le 23 juillet 2003, au rachat par la Ville de ce chef-d’œuvre de l’Art déco. Un espace est consacré à l’équipe de CinéLouxor, désignée pour diriger le cinéma, qui expose ses projets et sa ligne éditoriale.
Un palais du cinéma à l’égyptienne
Trois hommes, immigrés ou enfants d’immigrés installés à Paris, ont uni leurs talents pour concevoir et construire, de 1919 à 1921, le Louxor : l’homme d’affaires Henry Silberberg le fait édifier, l’architecte Henri Zipcy en conçoit les plans et en suit les travaux, et le peintre-décorateur Amédée Tiberti en assure l’ornementation intérieure. L’art de mosaïste de la société Gentil et Bourdet contribue largement à donner à la nouvelle salle une identité forte.
Louxor, un nom qui fait rêver
Tout comme l’obélisque du même nom, le cinéma Louxor, d’inspiration égyptienne, évoque irrésistiblement la vallée du Nil et la civilisation pharaonique. Son décor polychrome, qui mêle l’inspiration antique à une relecture Art déco, est un exemple parfait d’égyptomanie dont l’exposition montre en détail les nombreux éléments d’inspiration.
Les métamorphoses du Louxor
Racheté en 1929 par la société Pathé, le Louxor évolue au fil du temps et des modes, tant à l’intérieur (nombreux réaménagements, nouveaux décors) qu’à l’extérieur (disparition progressive d’éléments décoratifs). À l’occasion de sa transformation en boîtes de nuit (La Dérobade, en 1986-1987 puis Megatown, discothèque gay de 1987 à 1988), la salle, les dégagements et les sous-sols reçoivent un nouveau – et dernier – décor.
Un cinéma de quartier
Le patrimoine du Louxor, c’est aussi 62 années de l’histoire du cinéma, de 1921 à 1983, du muet au parlant, jusqu’au Cinémascope… Jusqu’à la fin des années 60, le Louxor est un cinéma populaire classique, à la programmation distrayante et variée. Mais il n’échappe pas à la chute générale de la fréquentation. La sociologie du quartier Barbès a changé : à partir de 1967, l’exploitant du Louxor baisse ses prix et abandonne la programmation généraliste de Pathé au profit de films susceptibles d’attirer un nouveau public (westerns spaghetti, péplums, films moyen-orientaux puis indiens). Malgré ces efforts, le Louxor ferme ses portes le 30 novembre 1983.
Le chantier de rénovation
Un secteur de l’exposition est consacré à la présentation, par l’architecte mandataire de l’équipe chargée de la rénovation du Louxor, Philippe Pumain, des techniques et des savoir-faire mis en œuvre lors de la réhabilitation du bâtiment, et de toutes les phases de ce chantier. Le travail des restaurateurs du patrimoine, notamment, y est présenté en détail.
Des palais égyptiens pour le 7e Art
Pour se différencier, nombre de salles de cinéma à travers le monde présentent des décors variés, empruntés au monde antique ou à des exotismes géographiques divers. L’Égypte ancienne reste en ce domaine une référence majeure, et quelque cent cinquante cinémas lui sont redevables. Des noms évocateurs, des façades qui frappent l’imaginaire, des salles qui font rêver : la recette est efficace puisque les cinémas « à l’égyptienne » connaissent aujourd’hui encore un grand succès, au point que l’on continue d’en construire de nouveaux.
Le Louxor sera inauguré le 17 avril 2013.
Les Amis du Louxor, en collaboration avec l’architecte Philippe Pumain et l’historien du cinéma Jean-Jacques Meusy, publient également aux éditions AAM (diffusion Vilo pour la France) un ouvrage de 204 pages abondamment illustré, Le Louxor, Palais du cinéma, qui sortira en mai 2013.