5 mars 1939 : Une journée particulière au cinéma Barbès

Nous rappelions naguère sur notre site la destinée de cet autre cinéma du quartier, le Barbès Palace, transformé – avec un décor intérieur miraculeusement préservé – en magasin de chaussures. En 1939, il n’est déjà plus qualifié de « Palace », mais la découverte d’un programme nous permet aujourd’hui d’évoquer un autre épisode de son  histoire.

C’est en effet une séance très spéciale que, le 5 mars 1939, connut le Barbès : la matinée avait été réservée par Burnous, Association des Anciens Spahis, et la recette était destinée à ses œuvres.

Programme du 5 mars 1939

Programme du 5 mars 1939

Continuer la lecture

La rentrée 2015 au Louxor

Nouveaux films, avant-premières, reprises des « séances spéciales », retour des publics scolaires, etc., Emmanuel Papillon nous présente une rentrée riche en évènements.

D’abord, un bref retour en arrière. Comment s’est passé l’été qui est censé être une période creuse pour les salles de cinéma ?
Comme partout au niveau national, la période s’inscrit dans un contexte de légère baisse de fréquentation (- 3% environ sur le plan national ). Au Louxor, pourtant, nous ne nous en sommes pas mal sortis même si l’été a été un peu moins bon que l’an passé – en raison notamment de l’absence de films « porteurs ». On peut vraiment regretter la frilosité de beaucoup de distributeurs qui ne veulent pas sortir de films pendant l’été alors qu’il y a bel et bien un public en juillet et en août, et cette absence de grands films décourage les gens de l’idée même d’aller au cinéma. Pourtant regardez ce qui s’est passé l’été dernier : la Palme d’or 2014, Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan, était sortie en août et avait très bien marché ! Ce refus de sortie estivale est aussi très dommageable pour les films eux-mêmes car ils sortent tous en même temps ! On se retrouve ensuite avec un nombre absurde de sorties la même semaine et certains films vont au massacre. Des films auraient pu sortir en été : par exemple,  si Dheepan, qui a plutôt bien marché, était sorti 15 jours plus tôt, il aurait eu une carrière plus longue avant l’arrivée de nouveaux titres en septembre – octobre. Cela dit, nous ne nous plaignons pas avec une moyenne de 2500 entrées par semaine cet été.
Nous avons proposé des reprises de films de 2015 que nous n’avions pas programmés à leur sortie et qui sont déjà sortis des écrans – des « séances de rattrapage », en somme, pour des films aussi divers que Gone Girl, Comme un avion ou Dear White People, etc.. Des reprises de classiques, aussi, comme Rocco et ses frères ou A Touch of Zen.
Et certaines sorties ont très bien marché comme La Isla minima. En revanche, la trilogie portugaise Les Mille et une nuits a été un échec…
Et comment se présente la rentrée ?  
Elle est plutôt bien engagée  avec des films qui ont trouvé leur public comme Much Loved, ou Youth. Quant à Fatima, le film fait de bons débuts. On en est à pas moins de 5000 entrées par semaine et cela devrait augmenter.

Continuer la lecture

Le ciné concert du 16 juin 2015

Visages d’enfants (1925) de Jacques Feyder.

90 ans après sa projection au Louxor du 2 au 9 octobre 1925, Visages d’enfants, considéré comme un des chefs d’œuvre du cinéma muet, a été redécouvert dans cette même salle, dans sa version remarquablement  restaurée par Lobster films, et sur l’écran d’origine de 1921. Le film était accompagné au piano par Serge Bromberg qui retrouvait le Louxor pour un nouveau ciné concert.
Il rappela que la copie que nous allions voir était le fruit d’années de travail, en collaboration avec des partenaires multiples, pour réunir et confronter les copies (ou fragments de copies) existant dans les diverses cinémathèques : dans le cas présent, le Musée Néerlandais du Cinéma (EYE Film Instituut Nederland), la Cinémathèque française, Gosfilmofond en Russie, la Cinématèque Royale de Belgique. Vint ensuite la restauration proprement dite, vrai travail d’orfèvre !
Mais si la numérisation permet – à condition de trouver les financements – d’obtenir des copies de la meilleure qualité possible, encore faut-il le faire avant que des dégradations irrémédiables n’aient eu lieu. C’est donc souvent dans l’urgence qu’il faut intervenir. Pour Visages d’Enfants, heureusement, Bromberg est arrivé à temps…
Le 30 mai 2015, Visages d’enfants accompagnait la remise du Prix du festival du cinéma muet de San Francisco (San Francisco Silent Film Festival Award) décerné à Serge Bromberg pour son travail exceptionnel en faveur de la redécouverte et de la restauration des films du patrimoine.

Continuer la lecture

Vous reprendrez bien un petit café ?

Histoire des ancêtres de la Brasserie Barbès

2, boulevard Barbès et 124/126, Boulevard de la Chapelle, 1860-2015

Barbès a retrouvé, en avril 2013, son cinéma de quartier, le Louxor. Avec l’ouverture de la Brasserie Barbès, il est maintenant en train de renouer avec la longue tradition des cafés, nombreux autrefois autour du carrefour et dans les rues avoisinantes. Dominique Delord, chercheuse en histoire culturelle, nous présente dans un article solidement documenté et richement illustré, l’ histoire des ancêtres de ce café « branché »,  inscrite dans l’évolution d’un quartier populaire, laborieux et longtemps déshérité. 

6 juin 2011 : incendie de Vano - 9 mai 2015 : Brasserie Barbès

6 juin 2011 : incendie de Vano – 2015 : Brasserie Barbès

La Brasserie Barbès vient de naître des cendres d’un immeuble (le magasin Vano) qui a brûlé en 2011 [cliquer sur l’image ci-dessus pour l’agrandir. NDLR]. L’emplacement a une longue histoire – plus de 150 ans. Café, brasserie, bal, café-concert, manufactures, imprimeries, commerces, lieu de vastes réunions politiques ou syndicales avec de grands noms du XIXe siècle… Pour un retour dans le passé, voici un café-gourmand historique…
Nous commencerons cette histoire vers 1860, quand Paris s’agrandit et annexe ses communes périphériques, dont celle de La Chapelle-Saint-Denis.

Les nouveaux Parisiens de 1860

La démolition du Mur des Fermiers Généraux en 1860, Henri Daumier

Continuer la lecture

Le Louxor a fêté son deuxième anniversaire

Plus de 500 000 spectateurs en deux ans…

Le 17 avril 2015,  deux ans jours pour jour après l’inauguration du cinéma restauré, le Louxor a fêté en beauté son deuxième anniversaire avec un ciné-concert d’une qualité exceptionnelle : L’Homme à la caméra (1929) de Dziga Vertov, projeté dans une superbe version restaurée par Lobster Films, et accompagné par Serge Bromberg dont nous avons déjà salué le talent de pianiste à l’occasion du ciné-concert du 15 mars dernier.

Le succès de ces premiers ciné-concerts est venu confirmer qu’un public varié et curieux a décidément trouvé le chemin du Louxor. La programmation très diversifiée proposée par Emmanuel Papillon et le dynamisme de son équipe ont attiré et fidélisé un large éventail de spectateurs de tous âges : séances pour les jeunes (rendons ici hommage à Stéphanie Hanna pour les liens qu’elle a su tisser avec de nombreux établissement scolaires et centres de loisirs), ciné-clubs pour les amoureux du patrimoine, avant-premières ou projections spéciales en présence de réalisateurs ou d’acteurs, large ouverture aux cinémas du monde, et bien entendu, projections régulières des films sortis en exclusivité, tous ces efforts ont porté leurs fruits, comme en témoignent les excellents chiffres de fréquentation enregistrés depuis son ouverture le 17 avril 2013.

Et nous savons aussi qu’outre la qualité de la programmation, ce sont aussi la beauté et l’originalité du lieu qui attirent au Louxor de nombreux spectateurs.

La Mairie de Paris a salué l’événement en publiant le communiqué suivant :

Communiqué du 21 avril 2015

Communiqué du 21 avril 2015

Tous ceux qui, comme nous, ont milité pour le sauvetage de cette salle de quartier mais aussi tous les cinéphiles, ne peuvent que se réjouir de cette  réussite et souhaitent un très bon anniversaire à l’équipe de Ciné-Louxor…

Pour connaître les films à l’affiche et suivre les nombreux événements proposés par le Louxor, rendez-vous sur le site du cinéma.

Le cinéma muet est de retour sur l’écran du Louxor…

Affluence des grands jours pour le premier Ciné Concert

Dimanche 15 mars 2015 à 11 heures, dans la salle Youssef Chahine pleine à craquer, grands et petits étaient venus retrouver ce qui fit autrefois les beaux jours du Louxor : le cinéma muet. Et ils le redécouvraient, qui plus est, projeté sur l’écran « historique » de 1921, habituellement dissimulé derrière le grand écran escamotable.

15 mars 2015 - Avant la séance

L’écran historique du Louxor, 15 mars 2015, avant la séance

Serge Bromberg et Emmanuel Papillon, 15 mars 2015

Serge Bromberg et Emmanuel Papillon, 15 mars 2015

Mais loin d’être gêné, ou dérouté, par ce « petit » écran de 6 mètres de large sur 4,50 de haut, le spectateur de 2015 a l’impression d’entrer dans l’image avec la même facilité que lors de projections classiques. En effet, comme l’a rappelé Emmanuel Papillon, les films muets étaient tournés en format d’image 4:3, proportions exactes de l’écran « historique » du Louxor, donc parfait pour la projection de films muets. Nous retrouvons ainsi, a-t-il ajouté, le véritable « angle de vision de nos ancêtres ».

Pendant la projection de l’Émigrant de Charlie Chaplin

Pendant la projection de L’Émigrant de Charlie Chaplin

Continuer la lecture

Le sauvetage du cinéma Empress à Montréal :

Situé dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce (5560, rue Sherbrooke Ouest), le Théâtre Empress de Montréal, a été construit en 1927 par l’architecte Alcide Chaussé dans le style néo égyptien. Inauguré le 19 mai 1928, avec un programme mêlant cinéma (Wild Geese de Phil Goldstone avec Belle Bennett), attractions et vaudeville, il a connu, dès la fin des années 30, bien des vicissitudes.

Continuer la lecture