31 janvier 2011: l’état du chantier

À l’occasion de l’ Assemblée générale des Amis du Louxor,  l’ architecte Philippe Pumain a bien voulu faire un point  sur l’avancement du chantier de réhabilitation du Louxor. Nous le remercions chaleureusement de cette intervention qui était accompagnée de la projection de nombreuses  photos. En voici les grandes lignes:

31 janvier 2011 : présentation des travaux par Philippe Pumain

Le démarrage du chantier a été un peu compliqué, notamment la coordination avec les différents services concernés. Le carrefour étant au cœur de trois arrondissements les interlocuteurs sont multiples, par exemple pour la voirie.  L’installation de chantier a donc été un peu longue.
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Le futur cinéma Louxor : réunion du 25 janvier 2011

Réunion du Conseil de quartier Saint-Vincent-de-Paul-Lariboisière

Intervention de Michel Gomez, responsable de la Mission cinéma de la Ville de Paris

Signe de l’intérêt que suscite la future réouverture du Louxor, la salle de réunion de l’école primaire de la rue de Belzunce était pleine. La réunion du 25 janvier 2011,  animée par Jean-Louis Pierrel, membre de l’équipe d’animation du conseil de quartier, commença par quelques mots de bienvenue d’Alexandra Cordebard, première adjointe au maire du Xe, chargée de la culture, et le rappel de certaines questions locales abordées lors des précédents conseils de quartier. On entra ensuite dans le vif du sujet avec la présentation du projet du « nouveau Louxor » par Michel Gomez.

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Exposition de photos sur les palissades

La décoration des palissades commencée la semaine dernière s’achève. Une première série de  photos du Louxor prises entre 1922, date de son inauguration,  et 1973, soit dix ans avant sa fermeture définitive, a été posée  aujourd’hui sur le fond de  mosaïques, apportant une dernière touche esthétique, culturelle  et pédagogique à cet ensemble.

Voici d’abord une vue générale de l’exposition côté Magenta.

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A l’angle du carrefour, face à la station de métro, une photo rappelle l’état du Louxor au temps de sa splendeur :

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Décoration des palissades

Des palissades fleuries et colorées pour le  chantier du Louxor : on nous les avait annoncées. Elles arrivent.
En toile de fond,  la reproduction des belles mosaïques bleues de la partie inférieure du bâtiment (voir notre galerie d’images Mosaïques).

Vue du Louxor en 1973 sur fond de fleurs de lotus

 15 janvier 2010 : Panneaux décoratifs, angle des boulevards Magenta et de La Chapelle : photo du Louxor en 1973 sur fond de fleurs de lotus

Le décor a été conçu par l’agence de l’architecte Philippe Pumain et réalisé par la société SPEPP, spécialisée dans l’affichage, qui travaille pour l’entreprise Lainé Delau. Elle  est aussi en train de réaliser la future bâche décorative du chantier.

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Le Balzac : défense et illustration de la salle de cinéma indépendante

Rencontre au Balzac avec Jean-Jacques Schpoliansky et Virginie Champion-Terreaux

À l’horizon de 2013, le Louxor s’ajoutera à la liste des cinémas parisiens. Certains n’ont pas manqué de s’interroger : les salles indépendantes des grands circuits ont-elles encore un avenir dans une ville où l’offre culturelle est déjà aussi riche ? Nous  avons souhaité demander leur avis aux premiers intéressés, les exploitants eux-mêmes, à la lumière de leur expérience personnelle d’acteurs de terrain et de militants d’un cinéma vivant et de qualité. Nous commençons par Jean-Jacques Schpoliansky, qui anime le Balzac depuis 1973. Il  nous a reçus en compagnie de Virginie Champion-Terreaux, sa  collaboratrice depuis 1994.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?
Jean-Jacques Schpoliansky : J’étais « un cancre », d’abord !  Je suis bac-1… À la suite d’un accident survenu justement au moment du bac, j’ai dû garder le lit pendant un an. Ensuite, en 1965, je suis entré comme stagiaire chez UGC et j’ai petit à petit appris ce qu’était l’exploitation, puis la programmation. Car en 1967, j’ai été  chargé de la programmation en milieu universitaire. On ne parlait pas encore d’Art et Essai mais j’organisais par exemple des semaines du cinéma brésilien ou des cinémas de l’Est, etc. dans des salles situées sur les campus, comme les  cinémas  Ariel de Mont-Saint-Aignan ou de Grenoble.
En 1969, la direction d’UGC m’a confié la direction de trois salles à Tours, les Majestic, Palace et Cyrano ; j’avais 25 ans ; j’y suis resté un an. Puis j’ai été « débauché » par un  producteur, et pas des moindres, puisqu’il s’agissait de  Serge Silberman qui avait besoin d’un assistant. J’ai ainsi participé à la production de deux films,  Le charme discret de la bourgeoisie de Buñuel, et La course du lièvre à travers les champs de René Clément, et je  m’apprêtais à  travailler à un troisième (À nous les petites anglaises).
Mais mon père est décédé en 1973 et je lui ai succédé au cinéma Balzac.

Jean-Jacques Schpoliansky présente régulièrement les films aux spectateurs

Jean-Jacques Schpoliansky présente régulièrement les films aux spectateurs

Le Balzac était une entreprise familiale ?
Il a été créé par mon grand-père en 1935. C’était un cinéma de style Art-Déco. Il y avait un hall de 200 m² avec une conque marine, les bureaux de mon grand-père qui faisaient 100 m², et une salle de 630 places.
Avant la guerre, Le Balzac programmait des films américains : Frank Borzage, John Ford, tous  les films de Shirley Temple ; en majorité les grands films de la 20th Century Fox. Après la guerre, ce fut le tour du cinéma français. J’ai tous ces films en mémoire : Jour de Fête, Les Vacances de M. Hulot, La Ronde, Casque d’or, Gervaise, À  bout de souffle, Les Tontons flingueurs, etc. jusqu’à  La piscine de Jacques Deray dont Le Balzac, qui avait déjà cette pratique, avait organisé l’avant-première en présence des acteurs.
Mais  il y avait eu des bouleversements dans l’économie du cinéma, que mon père n’avait pas vus venir. En 1971, UGC, au départ une petite société d’économie mixte (État/privé), a été vendue à d’importants exploitants parisiens privés et est devenue une grosse « major ».
Dans le quartier des Champs-Élysées, avec la disparition des indépendants, mon père s’est retrouvé isolé. Lorsque j’ai repris Le Balzac en 73, j’étais donc face à  une seule salle et sans films.
Pourquoi « sans  films » ?
À partir du moment où les autres indépendants avaient disparu, on ne pouvait plus prétendre avoir le moindre film. Seul, je ne faisais pas le poids face aux grands groupes qui captaient tous les films.Je devais donc poursuivre plusieurs objectifs :
– Arrêter l’hémorragie : ne plus dépendre d’un seul film ! Pour cela, il fallait intervenir sur le cadre. J’ai  créé deux salles supplémentaires, à partir du hall et des bureaux de mon grand-père, sans perdre un mm3 du Balzac !  Avec trois salles, je pouvais augmenter le nombre et la rotation des films.

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Vie et mort des cinémas parisiens (1982-1992)

Un de nos adhérents cinéphiles nous avait signalé  au printemps dernier l’enquête photographique que Jean-François Chaput, photographe et projectionniste, avait menée à Paris entre 1982 et 1992 sur les cinémas parisiens dont on commençait à chuchoter la fermeture prochaine. Nombre de ces photos avaient fait l’objet d’une exposition en 1995, au musée de la SEITA aujourd’hui disparu. Nous avions invité Jean-François Chaput à se joindre à l’une des visites du Louxor organisées par la mission cinéma au mois de juin car cette salle figurait en bonne place parmi les cinémas qu’il avait immortalisés, et dont la plupart n’existent plus aujourd’hui. Il a photographié le Louxor à un moment « historique », le jour de  la dernière séance du 29 novembre 1983. Nous le remercions de nous autoriser à publier cette vue du Louxor qui projetait, cette semaine-là, Qaid, l’un des très nombreux films indiens programmés pendant les dernières années de son activité.

30 novembre 1983 : dernier film programmé au Louxor

29 novembre 1983 : dernier film programmé au Louxor

Jean-François Chaput nous a  parlé de cette passionnante enquête.

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