Actualité du chantier : 30 novembre 2010

Comme ont pu le constater les personnes qui ont participé à la visite du chantier, le 30 novembre 2010, les travaux, engagés à la rentrée, avancent bon train. La marquise a été déposée (voir notre galerie d’images), très minutieusement, pour être restaurée avec ses pièces d’origine.

30 novembre à 17 heures : départ de la visite

30 novembre à 17 heures : départ de la visite

A l’intérieur, le spectacle est impressionnant. On se croirait dans une architecture à la Piranèse. Une trentaine d’ouvriers de l’entreprise Deleau-Laîné s’activent sur le site, parmi les bulldozers, les grues, les amoncellements de gravats à déblayer.

Vue de la salle depuis le côté écran

Vue de la salle depuis le côté écran

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Sortir à Barbès en 1921

Le 15 novembre 2010, Dominique Delord, chercheuse en histoire culturelle, a donné dans la grande salle de la mairie du XVIIIe arrondissement une conférence consacrée aux spectacles proposés aux habitants de Barbès au moment de l’ouverture du cinéma Louxor, le 6 octobre 1921. Cette conférence, qui était co-organisée par l’association des Amis du Louxor et Histoire et Vies du 10e, a réuni plus de 130 personnes. Nous remercions Daniel Vaillant, maire du 18e, Carine Rolland, adjointe à la culture, Sylvain Lamothe, chargé de mission culture, et tous les personnels pour leur accueil et l’aide qu’ils nous ont apportée.

1921 : Maurice Chevalier crée la chanson "Avec le sourire"

En 1921,  Maurice Chevalier crée la chanson « Avec le sourire »

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À la découverte du cinéma indien

Entretien avec Deva Koumarane

Dans l’article Bollywood au Louxor, Deva Koumarane nous avait donné un premier aperçu des films indiens programmés dans cette salle à partir des années 70. Nous avons souhaité en savoir davantage sur ce cinéma qui suscite depuis un siècle l’engouement du public en Inde mais est aussi  largement distribué dans le monde entier. Dans le long entretien qu’il nous a accordé, Deva Koumarane rappelle d’abord les raisons de l’émergence rapide d’un cinéma national en Inde et de  son adoption immédiate par le public, ses thèmes et caractéristiques. Il évoque ensuite l’importance de la musique et des chanteurs, l’existence de cinémas régionaux, notamment du cinéma tamoul et de ses rapports très étroits avec le monde politique. Il revient aussi plus longuement sur les films marquants qui sont passés au Louxor et les vedettes qui étaient omniprésentes dans cette programmation. Et il évoque enfin l’état du cinéma indien aujourd’hui.

Mother India, un des grands films de l'histoire du cinéma indien

À quelle date l’Inde a-t-elle découvert le cinéma ?
Dès 1896.  Le 7 juillet, deux opérateurs des frères Lumière se rendirent à Bombay et projetèrent à l’hôtel Watson, devant deux cents personnes, plusieurs films d’actualité dont L’Arrivée d’un train à La Ciotat. Le ticket était à une roupie, un prix exorbitant à l’époque, et le public était surtout composé de l’élite coloniale. Il y eut une seconde projection dans le Théâtre Novelty devant un public plus nombreux et divers dans sa composition car on avait vendu des billets à différents tarifs.
Quand voit-on émerger un cinéma national ?
Au tout début du muet, les spectateurs indiens voient des films importés des Etats-Unis et de l’Europe. Mais on assiste très vite à la naissance d’un cinéma indien. Il s’agit surtout d’abord de petits films documentaires (actualités, célébration de fêtes, etc.). Puis arrive la fiction.

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Dans les coulisses du Louxor : Xavier  Delamare se souvient …

Nous avons rencontré Xavier Delamare, témoin privilégié de l’histoire du Louxor. Attiré dès son jeune âge par le spectacle et les salles de cinéma, il les a beaucoup fréquentées, en cinéphile mais aussi en raison de ses activités professionnelles. Nous le remercions de nous avoir longuement parlé du Louxor et de nous autoriser à publier quelques-unes de ses photos.

Ancien fauteuil du Louxor de style égyptisant - Coll. Xavier Delamare

Fauteuil d’origine du Louxor (coll. Privée)

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Souvenirs d’un spectateur heureux

Nicole Jacques-Lefèvre s’est entretenue avec Jean-Pierre Lemaire, habitant du quartier, cinéphile et ancien spectateur du Louxor.

Pour Jean-Pierre Lemaire, éditeur d’art et d’histoire et spécialiste de l’histoire du cinéma, né le 22 août 1941, le Louxor est une affaire de famille. Ses grands parents, M. et Mme De Jonghe, qui habitaient 51 bd de La Chapelle, ont failli être expropriés lors de sa construction, qui devait s’étendre au-delà de la surface finalement retenue. Ce qui n’a pas empêché sa mère de l’emmener très jeune, le dimanche, au Louxor. Elle évoquait aussi sa propre expérience de spectatrice au Louxor, et Les Périls de Pauline, série en 20 épisodes,  produite par Pathé en 1914, avec Pearl White.

Dans les années 1946-49, alors que le Louxor projetait les films de la RKO, dont Howard Hugues était directeur, il y a vu tous les Walt Disney (Pinocchio, Dumbo, Bambi, …) et, vers l’âge de onze ou douze ans, Bari chien loup avec Pierre Fresnay. Le Louxor était alors, contrairement au Palais-Rochechouart (à l’actuel emplacement de Darty) qui diffusait en première exclusivité, un cinéma de deuxième exclusivité, aux versions toujours françaises. Trois prix étaient proposés, pour l’orchestre, le 1er et le 2e balcon. Le Louxor était alors très fréquenté, et il n’était pas rare de s’y trouver dans de longues files d’attente : on s’installait donc aux places qui restaient libres. On pouvait fumer dans la salle.  Lorsqu’un film avait beaucoup de succès, il restait deux semaines à l’affiche. Ce fut le cas, entre 49 et 50, de Samson et Dalila de Cecil B. DeMille.

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