Les travaux du Louxor vont commencer

Une étape décisive

Le projet de réhabilitation du Louxor mené par l’architecte Philippe Pumain vient de franchir une nouvelle étape. Nous apprenons avec satisfaction que le permis de construire a été délivré le 8 janvier 2010. Rappelons que l’appel d’offres d’entreprises avait été  publié le 26 septembre 2009 et la remise des offres fixée au 24 novembre 2009.  Nous donnerons régulièrement des informations sur  le déroulement du chantier.

Permis construire

Permis de construire : 8 janvier 2010

 

Appel d’offres

L’installation de chantier mise en place en juin dernier a été déposée. Les travaux de désamiantage programmés ont été effectués et il n’y a désormais plus d’amiante dans le bâtiment.

L’appel d’offres d’entreprises ( « Passation des marchés de travaux de réhabilitation et d’extension du cinéma « Le Louxor » » ) a été publié le 26 septembre 2009.

Dans l’entretien qu’il nous avait accordé en février 2009, l’architecte Philippe Pumain expliquait : « Précisons que nous sommes en « lots séparés » : nous n’aurons pas affaire à une entreprise générale mais à une série d’entreprises, a priori une bonne vingtaine, même si certaines peuvent répondre à plusieurs lots. Tous les corps d’état seront représentés, y compris des corps d’état très spécialisés : mosaïques, vitraux ».
En effet, la consultation comprend 19 « lots » concernant aussi bien les travaux de gros œuvre, la plomberie, la zinguerie, le chauffage que la restauration de la façade, des vitraux et mosaïques ou la signalétique, l’éclairage, la sonorisation, l’équipement cinématographique, etc.
Le document précise que la remise des offres d’entreprises est fixée au 24 novembre 2009.

Comme nous l’avait indiqué l’architecte dans son interview, la date prévisionnelle de démarrage des travaux est mai 2010.

Entretien avec Philippe Pumain

pumain

Philippe Pumain

En raison de sa densité, cet entretien avec l’architecte Philippe Pumain a été scindé en cinq articles : 1. Les équipes 2. Le chantier et le calendrier 3. La mise aux normes 4. La restitution de la grande salle 5. Le « façadisme ».

Philippe Pumain, vous avez fait une première présentation du projet de réhabilitation du Louxor le 28 novembre 2008 à la mairie du 10e arrondissement. Voici les questions que nous aimerions approfondir avec vous : les équipes qui vous entourent, l’organisation du chantier et le calendrier mais aussi les questions cruciales que sont l’insonorisation, la mise aux normes actuelles, la restitution de la grande salle et la question du façadisme.

I. Les équipes

Parlons un peu de votre équipe. Qui va faire quoi ? Quels sont les collaborateurs dont s’entoure l’architecte ?
Dans le domaine purement architectural, j’ai trois associés dont deux avec qui je travaille régulièrement en équipe : Xavier Fabre et Vincent Speller. Cette association récurrente fonctionne en particulier sur des projets importants, et celui-là pour nous, est important, en terme de taille de projet par rapport à la taille de notre agence et, bien sûr, de prestige. Cette fois, c’est moi le mandataire. Sur d’autres projets, ce sont eux qui peuvent l’être. Nous nous répartissons les rôles mais nous constituons une équipe d’architectes associés.

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Entretien avec Philippe Pumain, 2e partie

Cet entretien avec l’architecte Philippe Pumain a été scindé en cinq articles. Lire aussi : 1. Les équipes 3. La mise aux normes 4. La restitution de la grande salle 5. Le « façadisme ».

2. Le calendrier et le chantier

Quelles seront les différentes phases des travaux ? Les études sont-elles finies ?
Non. J’ai rendu l’avant-projet définitif. Le permis de construire, élaboré sur la base de cet avant-projet, sera déposé dans les semaines qui viennent. C’est un dossier administratif particulier, mais nous avons déjà tous les éléments qu’il faut simplement présenter et assembler. Dans les mois qui suivent, nous aborderons la dernière phase de l’étude : celle du projet définitif qui permettra d’établir le « dossier de consultation des entreprises » (DCE) et de lancer cette consultation pour obtenir leurs offres. Il sera alors possible de sélectionner celles qui feront les travaux. Donc, en termes d’études, il nous reste une étape, plus le permis de construire qui vient s’intercaler.

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Entretien avec Philippe Pumain, 3e partie

Cet entretien avec l’architecte Philippe Pumain a été scindé en cinq articles. Lire aussi : 1. Les équipes 2. Le chantier et le calendrier  4. La restitution de la grande salle 5. Le « façadisme ».

3. La mise aux normes

Le problème crucial de l’insonorisation, la consolidation et l’accessibilité. Le choix de la «boîte dans la boîte».

Vous venez d’évoquer la «boîte dans la boîte». Pouvez-vous nous expliquer ce dont il s’agit exactement ?
Il s’agit d’une structure interne au bâtiment, qu’il faut mettre en place si on veut respecter les normes acoustiques. C’est un point assez technique et un peu compliqué d’autant qu’il y a deux aspects qui se superposent : l’acoustique et le structurel.
Nous partons de la boîte existante, celle qui est constituée des façades, de la toiture et des sols du bâtiment existant.
Le principe de la «boîte dans la boîte» est le suivant : il ne doit y avoir aucun contact à aucun endroit entre la paroi intérieure du futur cinéma dans lequel le bruit sera émis et la paroi existante. Et pour ce faire, il faut réaliser une structure autostable, autoporteuse sur les six côtés ( sol, murs, plafond) qui ne doit toucher la boîte existante en aucun point. C’est l’isolement du sol qui est le plus complexe : pour qu’il n’y ait pas de contact, on intercale entre le sol et les appuis, des boîtes à ressorts. On ne peut pas dire qu’il n’y aura aucun contact mais les ressorts amortissent la vibration. Ce sont des ressorts spéciaux, calculés par rapport à la « fréquence propre » de la structure et la vibration que va générer le bruit dans la salle, ce qui induit les caractéristiques de ces ressorts. Ils sont conçus pour que la vibration qui va résulter n’émette pas de bruit. C’est un problème de longueur d’ondes. Là, on entre dans un domaine très technique : l’acousticien fait les calculs et ensuite les fabricants des boîtes à ressorts, très spécialisés, vont calculer le type même de boîte, en fonction des masses que l’on va faire redescendre sur ces boîtes à ressorts et des vibrations que l’on va avoir. Il existe des centaines de types de boîtes à ressorts, adaptées à la masse et à la vibration.

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Entretien avec Philippe Pumain, 4e partie

Cet entretien avec l’architecte Philippe Pumain a été scindé en cinq articles. Lire aussi : 1. Les équipes 2. Le chantier et le calendrier 3. La mise aux normes 5. Le « façadisme ».

4. La restitution de la grande salle

À quoi ressemblera la nouvelle salle du Louxor ?
Par rapport à la salle de 1921, la salle nouvelle présentera une travée en moins qui de toute façon, n’aurait pas pu être exploitée pour des raisons de visibilité. La pente des balcons de la nouvelle salle sera plus forte. Dans les années 20, l’exploitant avait installé un gradin, certainement en bois, dont on a retrouvé la trace et qui relevait le haut du premier balcon d’un mètre à peu près car l’inclinaison était mal calculée et il n’y avait pas « l’échappée de tête » nécessaire. Ce gradin en bois a dû être démonté entre les années 30 et les années 70.

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Entretien avec Philippe Pumain, 5e partie

Cet entretien avec l’architecte Philippe Pumain a été scindé en cinq articles. Lire aussi : 1. Les équipes 2. Le chantier et le calendrier 3. La mise aux normes 4. La restitution de la grande salle

Le façadisme et l’identité du Louxor – Palais du cinéma

Venons-en à la question du façadisme. Le Louxor, selon certains, serait « façadisé ».
De mon point de vue, ce n’est pas du façadisme, dans la mesure où le façadisme consiste à ne garder que les façades sur rue et à détruire tout ce qui se trouve à l’arrière des façades. Dans le cas du Louxor, nous conservons toutes les façades, les toitures et le plafond de la salle. On s’inscrit dans une enveloppe existante que l’on conserve ainsi qu’un certain nombre de structures : l’escalier principal, certains planchers (renforcés mais conservés) et le porche lui-même qui est déjà à l’intérieur du bâtiment.

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