9 novembre 2023, réouverture du cinéma Grauman’s Egyptian d’Hollywood

C’est un plaisir de saluer outre Atlantique la rénovation exemplaire que vient de connaître, à l’instar de notre Louxor, le fameux cinéma Grauman’s Egyptian d’Hollywood. Son histoire, qui se développe sur 101 ans, a connu comme le Louxor des phases de gloire et d’autres de grandes dépressions, faisant même craindre à plusieurs reprises sa disparition. Il repart aujourd’hui bien armé pour un nouvel épisode de sa vie pleine de rebondissements.

Le célèbre cinéma « égyptien » d’Hollywood, petit cousin du Louxor ouvert un an après celui-ci, le 18 octobre 1922, a connu une vie pour le moins agitée, dont vous trouverez ici même l’histoire, ainsi qu’une galerie photographique. Depuis cet article publié en 2009, la situation de la salle a continué à fluctuer, l’American Cinematheque qui l’occupe ayant toujours de grosses difficultés à maintenir en état les bâtiments. Car la construction, conçue un peu comme un décor de cinéma, sans pari sur sa durée d’existence, a toujours présenté des signes de faiblesse nécessitant des reprises en sous-œuvre, augmentant d’autant les coûts d’exploitation. À nouveau menacée de fermeture, la cinémathèque en est arrivée à lancer des pétitions pour sauver l’institution.

à gauche : l’enseigne de l’Egyptian et sa nouvelle grille après rénovation © Kevin Estrada /Netflix – à droite : l’entrée du Grauman’s Egyptian rénové © Netflix.

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Le Louxor présent à l’exposition du MUS de Suresnes

Le cinéma Louxor a été sélectionné pour figurer dans le cadre d’une intéressante exposition sur les façades remarquables : Trésors de décors, façades d’Île-de-France, qui propose de découvrir les ornements des façades de nos bâtiments publics et de décrypter les grandes tendances ornementales du XIXe et du XXe siècle en en présentant les techniques, artistes et artisans. Le Musée d’Histoire Urbaine et sociale de Suresnes (MUS), qui organise cette exposition, est installé depuis juin 2013 dans l’ancienne gare de Suresnes-Longchamp entièrement réaménagée. Il y présente l’histoire de la ville, de son paysage urbain ainsi que son évolution sociale et économique.

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Bollywood Superstars, du Louxor au Quai Branly

L’exposition Bollywood Superstars, histoire d’un cinéma indien, que propose jusqu’au 14 janvier 2024, le musée du Quai Branly, présente un intérêt tout particulier pour ceux qui se sont intéressés à l’histoire du Louxor ou l’ont fréquenté à la fin des années 1970 et pendant les années 1980, lorsque le cinéma de Barbès projetait devant une salle comble des films indiens de langue hindi (on ne parlait pas encore de « Bollywood »), sous-titrés en français et en arabe.

Affichette annonçant la projection de Qurbani au Louxor du 8 au 22 octobre 1980, sous-titré en français et en arabe. (Source : fonds Eldorado).

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Séance spéciale au Louxor : samedi 16 décembre 2023 à 10:45

Projection de Portraits fantômes de Kleber Mendonça Filho et rencontre avec Jean-François Chaput, auteur du livre Paris Cinés : 1982-1992 des cinémas disparaissent

Portraits fantômes (Retratos fantasmas) de Kleber Mendonça Filho, Brésil, 1 h 33.
Un documentaire dans lequel Kleber Mendonça Filho, le réalisateur des films Les Bruits de Recife (2012) et Aquarius (2016) suit l’évolution de sa ville natale, Recife, et s’attache à restituer le souvenir des anciens cinémas maintenant disparus, des films qui y étaient projetés et de leurs spectateurs.

Projection suivie de la dédicace du livre Paris Cinés : 1982-1992 des cinémas disparaissent par Jean-François Chaput, vers 12h30 (au bar du Louxor). En partenariat avec la librairie Nordest.

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Retour sur le tournage d’une scène du film « La Daronne » sous le porche du Louxor

Dans notre rubrique Le Louxor comme décor

Traiter par la comédie un grave problème de société, celui de la drogue et de sa commercialisation, c’est le pari – gagné – du film de Jean-Paul Salomé, La Daronne (2020). Ce qualificatif dérivé de l’ancien français « daron » (père de famille puis patron) désigne depuis le début du XXe siècle, dans certains milieux, la mère de famille qui prend les décisions ; puis, par la suite, une « patronne » (dans le sens de tenancière de cabaret ou de maison close) et même par extension une cheffe de bande.
Plusieurs séquences du film ont été tournées à Barbès, dont une sous le porche du Louxor. Il est intéressant de connaître les circonstances de la conception et de l’écriture de cette scène, et des conditions du tournage avec ses difficultés. Pour cela, on dispose du dossier de presse, d’interviews dans les journaux, de celle de Jean-Pierre Salomé dans le petit film « La Découverte du roman La Daronne » (durée 21 mn, dans le DVD du film), et de celle d’Emmanuel Papillon, directeur du Louxor. Et surtout des commentaires de Jean-Paul Salomé qui vont des angles de prise de vue à la psychologie des personnages, des trouvailles développées lors du tournage au montage final, commentaires qui accompagnent la totalité du film dans une passionnante version parallèle que l’on trouve également sur le DVD (références de ces citations, en en respectant le caractère oral, sous la forme « CF, suivi du minutage »). Il y précise notamment que « le film n’a pas de studio du tout, on a toujours tourné dans de vrais lieux » (CF 7:40). « Je tenais beaucoup à cette vérité, à ces décors » (CF 45:15).

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« Caramba », film de Philippe Decouflé, tourné en 1986, dans le Louxor désaffecté

Nous enrichissons notre rubrique consacrée aux utilisations du Louxor comme décor de cinéma par un retour aux années qui ont suivi la fermeture du cinéma en 1983.

Hiver 1986, Philippe Decouflé cherche un lieu pour tourner un film de danse qu’il prévoit à la fois quelque peu déjanté, surréaliste et humoristique. C’est alors qu’il entend parler du Louxor, un ancien cinéma à l’abandon, qu’il pourrait totalement investir. Il demande donc l’autorisation de tourner dans le bâtiment au propriétaire de l’époque, la société Tati, qui avait espéré transformer le Louxor en magasin. L’autorisation accordée a pour conséquence annexe de retarder l’ouverture de la boite de nuit La Dérobade. Le Louxor devient donc décor de cinéma, et c’est dans ce lieu abandonné, rendu insolite par des cadrages et des éclairages recherchés, que va se dérouler le tournage. L’un des intérêts du film, surtout après bientôt quelque quarante ans, est de montrer le Louxor d’une manière totalement inédite. Outre le haut de la terrasse, on en verra un balcon, le sous-sol et plusieurs escaliers.

Né en 1961, danseur et chorégraphe, Philippe Decouflé essaie de traduire des influences diverses, mêlant Tex Avery et Groucho Marx. Il suit un parcours à la fois régulier et varié, où la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville (1992) marque sa reconnaissance par le grand public. Le film doit se dérouler dans un cadre étrange et trash d’un théâtre « qui a connu des jours meilleurs ». Une compagnie loufoque y joue une revue de variétés. Les situations les plus étranges et les plus improbables se succèdent, devant un reporter aux grandes oreilles, seul spectateur, qui n’en croit pas ses yeux.

Copies d’écran du film Caramba

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« La Colère des Dieux » en 1923 au Louxor

Au temps du cinéma muet au Louxor

À l’époque, Carte’com n’existait pas encore, mais de petites cartes publicitaires aussi bien pour des restaurants que pour des spectacles étaient distribuées dans la rue, le plus souvent par des « hommes-sandwichs ». Ces cartes se distinguaient des cartes postales publicitaires par leur taille plus petite et par leur matière, une cartoline moins épaisse. Le présent document, fait spécialement pour le cinéma Louxor, mesure 8 x 10 cm.


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